A voir samedi 1er septembre 2012 à 0h50 sur Arte |
Wendy tombe en panne dans une petite ville de l’Oregon. Lorsque le garagiste lui indique le prix de la réparation, elle n’a pas les moyens de payer. Accompagnée par sa chienne Lucy, elle est coupée dans son élan, elle qui voulait tenter sa chance en Alaska. Elle erre dans ce bled pas vraiment attractif ni particulièrement repoussant, en quête d’une solution. Mais il n’y en a pas… Wendy n’a pas d’argent. Sa situation déjà fragile se précarise quand elle se fait pincer pour vol à l’étalage. Lorsqu’elle est libérée, Lucy a disparu. Pour elle qui ne voulait pas zoner parmi les clodos, qui voulait se débrouiller seule, Lucy représentait la seule famille; ce lien de solidarité essentiel, primordial. Pour garantir sa survie et retrouver sa chienne, la jeune femme devra s’ouvrir aux autres, composer avec les gens de la ville, se créer une nouvelle famille…
Sélectionné au Festival de Cannes, «Wendy et Lucy» est le prototype du film indépendant qui se donne l’ambition de ses moyens et qui séduit par la justesse de son ton, de son rythme, de son interprétation. Après «Old Joy», le second film de la cinéaste Kelly Reichardt est un instantané, une tranche de vie d’une actualité sidérante. Le film d’une époque où la crise conduit les gens sur la route, à la recherche d’une vie moins rude. Wendy n’est pas une pauvresse endurcie, elle est une jeune fille qui tente de vivre une vie normale. Avec ce micro-portrait de l’Amérique, ou les rapports humains, parfois doux, parfois rudes, restent inévitablement conditionnés par l’argent, Kelly Reichardt se rapproche du genre américain par excellence: le western. Ultime opus de cette cinéaste prometteuse, «La dernière piste» présenté à Venise en 2011, est d’ailleurs un western proprement dit, qui offre une nouvelle fois l’opportunité à Michelle Williams de s’illustrer par son jeu précis et subtil, parfait.
Wendy and Lucy
de Kelly Reichardt
Etats-Unis, 2008, 1h20