Arrêts sur image

Ainsi nait le violon sibérien…

En lien avec la sortie de l’excellent «En Fanfare» d’Emmanuel Courcol, qui fait s’accorder cuivres populaires et cordes élitaires, «Arrêts sur images» vous propose de découvrir l’un des plus beaux films du cinéaste jurassien André Paratte (1931-2016) qui sublima plus d’une fois le travail parfois ingrat imparti au réalisateur de commande.

Tourné en 1964 en 16 mm aux Bayards, «Le Rossignol de Sibérie» occupe dans sa filmographie une place particulière, car il s’agit d’une œuvre tournée en toute liberté, ce qui explique peut-être sa licence lyrique.

Ce moyen-métrage d’une trentaine de minutes, qui doit son titre à un poème d’Arthur Nicolet, s’attache aux gestes patients et minutieux des frères Alex et Werner Jacot, luthiers de leur métier. Avec sens du détail qui ne nuit jamais à la poésie, Paratte y décrit étape après étape comment un violon naît littéralement du bois d’un arbre coupé dans la forêt avoisinante. Ecrit par le cinéaste lui-même, le commentaire s’abandonne parfois à une sensualité surprenante pour le genre documentaire, tel qu’il était pratiqué au début des années 1960.

Dernier élément conférant au film une dimension particulière, Werner Mayer, que l’on voit principalement à l’image, s’est réfugié au milieu des années 1940 dans cette région éloignée (surnommée la «Sibérie» à cause de ses hivers très rigoureux) après avoir été condamné pour objection de conscience dans le canton de Vaud.

En savoir plus sur le nouveau film d’Emmanuel Courcol à découvrir maintenant au cinéma:

www.passioncinema.ch/en-fanfare

Regarder l’archive complète du DAV «Le Rossignol de Sibérie»:

www.passioncinema.ch/rossignol-dav-1964

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La voie de l’évocation…

Avec «La Plus Précieuse des Marchandises», maintenant à l’affiche, Michel Hazanavicius est à nouveau de retour là on ne l’attendait pas. Le réalisateur des premiers «OSS 117» et de l’oscarisé «The Artist» pratique avec une maîtrise impressionnante le langage cinématographique, passant avec aisance de la parodie au fantastique comme au mélodrame. Il le prouve aujourd’hui encore en signant un film d’animation d’une beauté envoûtante, dont il a lui-même dessiné les personnages.

Qui plus est, Hazanavicius revient dans ce film sur la Shoah, qu’il s’était pourtant juré de ne jamais aborder, bien que son histoire familiale y soit liée, se défiant du devoir de mémoire. Mais le conte homonyme de Jean-Claude Grumberg l’a finalement convaincu d’en faire un film, bouleversant, qui exprime toute la nécessité d’une pensée humaniste, mais raconte aussi le génocide et les camps de concentration, avec la distance évocatrice indispensable à un tel récit, comme nous l’explique le réalisateur…

En savoir plus sur «La Plus Précieuse des Marchandises» à découvrir maintenant au cinéma:

www.passioncinema.ch/la-plus-precieuse-des-marchandises

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Paris est une ville dure…

Avec «L’Histoire de Souleymane», maintenant à l’affiche, Boris Lojkine livre un véritable précis de l’enfer de la clandestinité. Au plus près de son personnage sans-papiers guinéen, qui travaille illégalement pour une plateforme de livraison de repas comme Uber Eats ou Deliveroo, le cinéaste signe un grand film de cinéma où nous entrons littéralement dans son point de vue et découvrons avec lui le Paris de la rue.

Après deux films tournés en Afrique subsaharienne, sur les routes de la guerre et de la migration, le réalisateur français voyageur a trouvé à Paris les personnages, décors et enjeux de son nouveau film. Il y a filmé à vélo son livreur qui fonce dans les rues bondées et révèle la ville comme on la connaît moins, tel qu’il nous l’explique…

En savoir plus sur «L’Histoire de Souleymane» à découvrir maintenant au cinéma:

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Gagnez votre place pour découvrir ce nouveau film au cinéma!

Voici règle du jeu: reconnaître le film, actuellement en salles, dont l’image est tirée. Vous avez deviné? Ce serait une folie de ne pas tenter votre chance...

N’attendez plus pour participer au concours qui vous permettra peut-être de gagner par tirage au sort votre place pour voir ledit film en salles. Car rien ne vaut l’expérience du cinéma… au cinéma!

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Une question de transition et de transmission…

Avec «Emilia Perez», son nouveau film maintenant à l'affiche, Jacques Audiard a signé à septante-deux ans un chef-d’œuvre sidérant, qui a reçu à Cannes le Prix du Jury et un Prix d’interprétation féminine décerné à l’ensemble de ses actrices. Dans ce film inouï, le cinéaste nous raconte l’histoire de Manitas, un chef de cartel qui choisit de changer de sexe et d’identité…

Avec l’audace qui le caractérise, le réalisateur français aborde donc le thème de la transition sous la forme d’une comédie musicale pétrie de mélodrame, de thriller et de telenovela. Mais l’autre grand sujet du film, comme l’explique Jacques Audiard, est sans aucun doute celui de la transmission et de la filiation: quel avenir Manitas alias Emilia Perez veut-elle pour ses enfants dans ce monde si violent?

En savoir plus sur «Emilia Perez» à découvrir en salles:

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Que regarde Maria Schneider?

Ou plutôt qui regarde-t-elle? Marlon Brando bien sûr! Mais elle ignore encore qu’il s’apprête à perpétrer sur sa personne un acte qui, bien que simulé, la traumatisera durablement. On l’aura reconnue, il s’agit de la tristement célèbre scène dite de la motte de beurre du «Dernier Tango à Paris» (1972) de Bernardo Bertolucci, où la star américaine, avec la complicité du cinéaste, feint une sodomie à l’encontre de l’actrice, alors âgée de dix-neuf ans.

Revue aujourd’hui, cette soi-disant scène culte est insupportable. Personne n’avait prévenu Maria Schneider du tour qu’elle allait prendre… La jeune femme en est ressortie «salie et humiliée», pour reprendre ses propres termes, s’estimant à raison victime d’un viol moral comme il s’en est hélas souvent perpétré sur les plateaux de tournage avant l’ère MeToo.

Dans «Maria», la réalisatrice Jessica Palud montre combien ce traquenard ourdi pour la beauté de l’art a fait basculer l’existence d’une actrice promise à la plus belle des carrières…

En savoir plus sur «Maria» à découvrir maintenant au cinéma:

www.passioncinema.ch/maria

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