«Vive le cinéma suisse !»

Caméra-stylo, programme n°64 |

Non, le titre du nouveau cycle de Passion Cinéma ne fait pas dans la provocation. Le cinéma suisse n’est pas vraiment le moribond décrit par certains esprits alarmistes. Il témoigne même d’une vitalité créatrice un peu paradoxale, comme le prouvent les neuf films inédits qui sont à l’affiche. Certes, l’on aurait tort de ne pas s’inquiéter: depuis la votation populaire du 6 décembre 1992, les cinéastes suisses sont pénalisés malgré eux, écartés qu’ils sont des systèmes de subventionnement mis sur pied par l’Union européenne. Par chance, depuis trois ans, la Confédération, par l’entremise de l’Office fédéral de la Culture (section cinéma) a donné au cinéma suisse les moyens de rési¬ster, de s’adapter à la nouvelle donne.

L’initiative Succès cinéma est entrée en vigueur en 1996; celle-ci incite les distributeurs et les exploitants de salles de cinéma à montrer plus de films suisses ou coproduits par la Suisse au grand public et ce, grâce à un mécanisme de soutien financier qui est déterminé en fonction du nombre d’entrées.

A l’exception de Clandestins de Wadimoff et Chouinard et des dernières fictions en date de deux «monstres sacrés» du cinéma suisse (Murer et Tanner), tous les autres films présentés par Passion Cinéma relèvent du genre documentaire. Cette prépondérance, aussi constatée à l’échelle de la production natio¬nale, traduit un souci du réel, une passion du temps présent, un devoir de mémoire, que nous ne devons négliger sous aucun prétexte.

Vincent Adatte