Vive la famille?!

Programme n°265 |

En dix films inédits, dont quatre documentaires, Passion Cinéma noue et dénoue les liens familiaux qui nous unissent et désunissent. Avec les présences des réalisateurs Nicolas Philibert et Gilles Perret, du danseur Steven McRae, protagoniste de «Resilient Man», sans oublier un interview exclusif de Christine Angot, diffusé à l’issue de la projection de son film «Une Famille».

Vive la famille?!

Consacré aux liens familiaux, le nouveau cycle de Passion Cinéma use pour ponctuer son titre d’un signe plutôt rare, le point dit «exclarrogatif», mais qui dit bien ce qu’il veut dire en regard des dix films proposés. A la fois exclamatif et interrogatif, ce signe traduit toute l’ambivalence de «l’être-en-famille», mêlée inextricable de discorde et harmonie.

Au-delà du miroir

Pour mémoire, l’un des tout premiers films de l’histoire du cinéma fut une scénette de famille, l’étalage tranquille d’un bonheur petit-bourgeois, celui des frères Lumière, avec la célèbre «vue» du «Repas de bébé» (1895). En grandissant, le septième art est fort heureusement allé au-delà du miroir, se vouant à briser ce reflet bien trop rassurant. Les films de notre cycle témoignent de cette «trahison» ô combien salutaire. Certes, la famille peut aider de façon décisive un individu à se reconstruire, comme le montre le documentaire «Resilient Man», mais dans bien des cas, elle insinue une sensation de manque qui colle irrémédiablement à nos existences, tel un sparadrap qui aurait perdu sa vertu curative.

Le pied dans la porte

Ce manque, tant Amy Winehouse dans le biopic «Back to Black», que les orphelins de la normalité peuplant le documentaire «Averroès et Rosa Parks» de Nicolas Philibert, en portent les marques indélébiles… A moins de mettre le pied dans la porte, comme le perpètre Christine Angot avec l’incroyable «Une Famille». Demeure encore le recours à l’imaginaire, tel celui de l’inénarrable Quentin Dupieux qui multiplie ses Dali, histoire que ce dernier se sente moins seul.

Vincent Adatte