Valse royale

A voir dimanche 2 septembre 2012 à 0h20 sur France 3 |

Cinéaste maudit et par trop oublié, Jean Grémillon (1901-1959) est l’auteur de dix-sept longs-métrages dont plusieurs méritent pourtant de figurer au panthéon des grands films français méconnus. Songeons à «L’étrange Monsieur Victor» (1938), «Remorques» (1941), «Le Ciel est à vous» (1944), sans oublier le courageux et superbe «Lumière d’été» (1942), pétri d’allusions dénonçant l’Occupation et le pétainisme complice.

Auteur d’une poignée de documentaires d’un lyrisme remarquable au temps du Muet, Grémillon peine à passer le cap du Parlant et reste sans travail en France. Après avoir coréalisé à Madrid avec Luis Buñuel «Centinela, alerta!» (1937), une comédie où il affiche ses sympathies républicaines, cet ami de Charles Dullin et des surréalistes accepte l’offre du producteur français Raoul Ploquin qui œuvre alors à Berlin, à la UFA, dans le département des coproductions franco-allemandes.

C’est dans ces circonstances assez particulières que Grémillon tourne dans les studios berlinois de Babelsberg la version française de «Valse royale» (1935), un film à costumes, qui constitue une véritable curiosité, tant il procède de l’exercice de style… Nous sommes à Munich, en 1852. Michel de Tahlberg (Henri Garat), fils de l’honorable ambassadeur d’Autriche, est sommé d’épouser une demoiselle Tomasini (Mila Parely) qu’il a compromise, alors qu’il est profondément épris de sa sœur aînée (Renée Saint-Cyr)… C’est la princesse Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach (dite Sissi) en personne qui va arranger cette situation un brin scabreuse!

de Jean Gremillon
France / Allemagne, 1935, 1h35