Une Vie à la dérive

Taïwande |
Lin Cheng-Sheng |


Actuellement, le cinéma d’auteur taïwanais est sans doute l’un des plus vivaces du monde. Selon certains, ce développement extraordinaire est dû à la nécessité de définir par le biais du cinéma une identité malmenée par l’Histoire et une croissance échevelée. Premier long métrage remarqué au dernier Festival de Cannes, Une vie à la dérive traduit parfaitement cette nécessité. Né en 1959, d’origine paysanne, le cinéaste Lin Chen-Sheng a réalisé auparavant trois documentaires traitant du rapport entre l’homme et la nature. Abordant la fiction, il met en scène le dilemme de Kuncheng qui, à la mort de sa femme, doit quitter son village pour aller travailler en ville; laissant ses deux enfants à la garde de ses parents. Déployant une science admirable du cadre, Lin Chen-Sheng parvient à nous rendre quasi palpable l’intériorité de son personnage… Déchirant!
CHUEN HUA MON LU, Taïwan, 1996, couleur, 123min; programme n°53