Une sale histoire

de Jean Eustache |
avec Michael Lonsdale, Jean Douchet, Jean-Noël Pick, Françoise Lebrun, Virginie Thévenet, etc.


Après une période de blocage due à l’insuccès de «Mes petites amoureuses», Eustache revient à la réalisation trois ans plus tard avec «Une sale histoire» (1977) qui constitue une magistrale leçon de cinéma de son cru , à la fois limpide et singulière, donnée en deux parties qui ont des durées différentes (28min et 22min): dans la première partie, tournée de manière très classique, un acteur formidable (Michel Lonsdale) raconte à un auditoire exclusivement féminin une histoire qui, soi-disant, lui serait arrivée… Dans la seconde partie, tournée de manière explicitement documentaire, sans apprêts, Eustache demande à son ami Jean-Noël Picq de raconter exactement la même histoire (au mot près), lui aussi devant un auditoire exclusivement féminin (mais renouvelée de manière très significative). Rien n’est montré de l’histoire deux fois narrée, alors que celle-ci est entièrement consacrée au regard et au voyeurisme considérée comme une obsession. A la fin de ce film unique en son genre, le spectateur doit prendre parti… pour une certaine vérité du cinéma!
France, 1977, couleur, 50min; programme n°72