Grand Prix à Cannes 2009, «Un prophète» de Jacques Audiard suit l’ascension d’une petite frappe dans un milieu carcéral violent: un univers réaliste qui se fait le miroir d’une société où suintent la peur et l’isolement. Condamné à six ans de détention pour avoir agressé un flic, Malik, un jeune Arabe analphabète, devient l’homme à tout faire de César, le parrain des Corses qui contrôlent la prison. Mais, manipulant le clan musulman, le larbin crée dans l’ombre son propre réseau… A la faveur d’une mise en scène rigoureuse et de quelques scènes fantastiques, dont les visions prophétiques de son personnage, Audiard transforme la taule en véritable école de vie. Film de prison sans évasion, «Un prophète» dépasse alors le genre pour révéler, à travers la réussite d’un truand, la métaphore tranchante d’un système clanique où triomphent la corruption, le machisme et l’individualisme.
UGC vidéo
Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial
