Un mauvais garçon

A voir dimanche 19 août 2012 à 1h10 sur France 3

Fils d’un célèbre chansonnier, le routinier Jean Boyer (1901-1965) n’a certes pas marqué l’histoire du cinéma français de son empreinte. Parmi la soixantaine de films que compte sa filmographie, certains sont toutefois des nanars des plus goûteux, que le cinéphile savoure vaguement culpabilisé, tels «Le Rosier de Madame Husson» (1950) et «Le Trou Normand» (1952), où Bourvil fait le pitre. Cinéaste désespérément populaire, l’auteur de «Sérénade» (1940) a dirigé très benoîtement le gratin des comédiens tricolores, de Michel Simon à Fernandel, en passant par Arletty, Gérard Philippe, Maurice Chevalier, Robert Le Vigan, Brigitte Bardot, Noël Roquevert, Pierre Brasseur, sans oublier les plus exotiques Audrey Hepburn et Erich von Stroheim…

Cet «auteur» très prolifique a débuté sa carrière au début des années trente, en signant les versions françaises de films allemands à succès qui étaient refaits à l’identique, mais avec des acteurs hexagonaux chéris du public gaulois. Cosigné avec le producteur Raoul Ploquin, «Un Mauvais Garçon» (1936) constitue le premier film dont Boyer peut se revendiquer l’auteur (scénario et réalisation).

Très peu décidée à se marier et à fonder une famille, une jeune avocate (Danielle Darrieux) veut privilégier sa carrière. Faisant mine de respecter sa décision, son père (André Alerme) lui donne quelques mois pour faire ses preuves. En cachette, il lui amène alors un client en la personne d’un séduisant escroc (Henry Garat) dont l’avocate va s’échiner à défendre la cause, jusqu’à en tomber amoureuse. Pour l’anecdote, l’une des chansons du film, dont la musique a été composée par le mythique Georges van Parys, est devenu un véritable tube de l’époque… Rare et d’un charme bien évidemment suranné!

de Jean Boyer
France, 1936, 1h30