Un Homme qui crie

Cannes 2010, Prix du Jury
de Mahamat-Saleh Haroun |
avec Youssouf Djaoro, Diouc Koma, Djeneba Kone, etc.



Unique cinéaste de son pays en exercice, le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun poursuit avec une obstination remarquable une œuvre exigeante. Ancien journaliste, Mahamat-Saleh a commencé sa carrière de cinéaste en 1998 avec «Bye Bye Africa», un premier film où il arpente les salles de cinéma ayant bercé son enfance et dont il ne reste presque plus rien. Dans «Abouna» («Notre père», 2002), une épure parfaite, il capte les rêves d’émigration de ses compatriotes. Prix du Jury à Venise en 2006, l’imparable «Daratt» développe sur fond de guerre civile le thème du pardon avec une rare puissance. Sélectionné en compétition à Cannes, son troisième long-métrage, «Un Homme qui crie» est un joyau de la même eau rugueuse. Ancien champion de natation d’Afrique centrale, Adam travaille de longue date comme maître-nageur dans un hôtel de luxe à N’Djamena. Depuis peu, son jeune fils Abdel l’assiste dans sa fonction. Suite à une restructuration, Adam est déclassé et se retrouve garde-barrière à l’entrée de l’hôtel, tandis qu’Abdel, doté d’un physique plus avantageux, prend sa place au bord de la piscine. Mais la guerre civile, qui est toujours une réalité au Tchad, vient complexifier la situation. Sommé de participer à «l’effort de guerre», autrement dit de donner de l’argent ou alors de pourvoir l’armée en nouvelles et jeunes recrues, Adam, blessé dans son amour-propre, est tenté de commettre l’impardonnable… Articulant le mythe à la réalité la plus contemporaine, Mahamat-Saleh nous livre un nouveau chef-d’œuvre!
Tchad / France / Belgique, 2010, couleur, 1h32, programme n°166