Transylvania

Cannes 06, Film de clôture |
de Tony Gatlif |
avec Asia Argento, Amira Casar, Birol Ünel, Alexandra Beaujard, etc.


Né à Alger dans une famille gitane aux origines andalouses, sédentarisée depuis trois générations, Tony Gatlif nomadise par films interposés. Deux ans après le périple juvénile de «Exils» qui l’avait fait revenir dans la ville de ses origines, le réalisateur de «Gadjo Dilo» (1998) est reparti en Roumanie. Dans des paysages fantastiques (au sens cinématographique du terme), Gatlif a orchestré un road-movie passionnel qui fait la nique au fantasme identitaire, via un merveilleux hommage à la musique tzigane…

Jeune femme libre un peu sorcière, Zingarina (Asia Argento) est éprise d’un musicien roumain clandestin qui a été contraint de rentrer dans son pays. Enceinte, elle part à sa recherche en compagnie de son amie Marie (Amira Casar), qui lui voue une admiration quasi votive. Au fin fond de la Transylvanie, Zingarina retrouve l’être aimé dans la furia musicale de la fête mythique d’Hérode. La malheureuse découvre alors que c’est elle qu’il a voulu fuir. Qu’importe, elle renaîtra à la vie avec un autre homme (Birol Ünel) qui lui ressemble… Sur une trame qui permet toutes les digressions, Gatlif déjoue les genres avec une belle virtuosité. A l’intersection toute relative du documentaire et de la fiction, l’auteur de «Latcho Drom» exalte la culture métissée, filmant avec grâce près de quatre-vingt musiciens qui n’ont pas leur pareil pour exorciser notre mal-être.
France, 2006, couleur, 1h45, programme n°137