Tout un hiver sans feu

En première vision |
Venise 04, en compétition |
de Greg Zglinski |
avec Aurélien Recoing, Marie Matheron, Gabriela Muskala, etc.


Agriculteur, Jean a perdu sa fille, Marie, dans l’incendie de son étable. Depuis le drame, la neige a recouvert les poutres calcinées du bâtiment. Laure, sa femme, s’est réfugiée dans un mutisme qui avoisine la folie. Jean se décide à la faire soigner dans un hôpital psychiatrique. Il vend ses dernières vaches et part travailler comme ouvrier dans une fonderie appartenant à un ami d’enfance. Au milieu de cette fournaise quotidienne, il fait la connaissance de Labinota, une réfugiée kosovare qui a vécu, elle aussi, bien des drames. Flanquée de son frère Kastriot, celle-ci garde envers et contre tout le sens de la fête. En leur compagnie, Jean apprend peu à peu à accepter la peur et la douleur. Il retrouve lentement le goût de vivre, alors que s’annonce le dégel du printemps… Tiré du premier scénario écrit par Pierre-Pascal Rossi, ex-journaliste et producteur de l’émission «Passe-moi les jumelles» (TSR), «Tout un hiver sans feu» saisit ses personnages juste après le drame, quand les mots manquent, alors que la parole serait essentielle. Dans les paysages très expressifs des montagnes neuchâteloises, le cinéaste d’origine polonaise Greg Zglinski remplace les mots absents par les images, usant à merveille des décors glacés et des visages
butés de ses acteurs, dont celui d’Aurélien Recoing qui restitue à la perfection la souffrance muette de Jean.
Suisse, 2004, couleur, 1h28, programme n°125