Tout ce qui brille

A voir dimanche 9 juillet 2017 à 23h05 sur TV5 Europe |

tout-ce-qui-brille_WEB

Deux jeunes filles de la banlieue désertent leur cité morose pour conquérir Paris et ses privilèges clinquants. Alerte et très bien jouée, cette version soft de la «fracture sociale» commence par faire mouche à toutes les répliques, avant d’en revenir, hélas, aux idées les plus reçues.

Amies d’enfance, Lila (Leïla Bekhti) et Ely (Géraldine Nakache coréalisatrice et coscénariste du film avec Hervé Mimran) font montre d’une telle complicité qu’on les croit volontiers sœurs. Lassées de leur quotidien qui fait très grise mine, elles mettent le cap sur la capitale et ses nuits flamboyantes. Après tout, Puteaux n’est qu’à dix petites minutes de Paris! Courant les boîtes les plus tendance, elles tentent donc de s’incruster dans un milieu qui, a priori, n’est pas du tout le leur. Trompant joliment leur monde, les deux jeunes femmes activent leur fantasme d’ascension sociale, en multipliant les petits et les gros mensonges. Douée d’une propension vertigineuse à la mythomanie, Lila excelle dans le domaine du faux-semblant, ce qui finit par sérieusement inquiéter Ely, au point de menacer l’amitié qui les liait pourtant à la vie à la mort.

Dans un premier temps, la satire de la «branchitude» dorée s’avère piquante, culminant dans une scène de dîner où deux «nightclubbers» bien nées font découvrir à nos deux banlieusardes, qu’elles ont invitées dans leur «petit» intérieur classieux, outre une impressionnante collection d’escarpins, le goût ineffable des pâtes au citron! Dans leurs rôles respectifs, Bekhti et Nakache font preuve d’un abattage impressionnant, avec une rudesse de ton qui démarque «Tout ce qui brille» de l’habituel film de filles, particulièrement quand l’étonnante Audrey Lamy (la sœur d’Alexandra) se joint au duo en prêtant ses traits à une prof de remise en forme pas très net! L’on regrette alors d’autant plus que les scénaristes nous gâchent au final le plaisir, en jetant discrètement l’anathème sur leurs protagonistes, coupables qu’elles sont de ne pas avoir su rester à leur place. Nonobstant cette «laudatio» in extremis et très douteuse d’une pseudo authenticité suburbaine, il n’en reste pas moins que le souci du réel qui semble enfin animer certaines comédies françaises est plutôt réjouissant.

de Géraldine Nakache & Hervé Mimran
France, 2009, 1h40