Tous les autres s’appellent Ali

A voir mercredi 20 juin 2012 à 22h05 sur Arte

Réalisé en 1974 par Rainer Werner Fassbinder, «Tous les autres s’appellent Ali» constitue de fait un remake de «Tout ce que le ciel permet» (1956), chef-d’œuvre de Douglas Sirk, maître du mélodrame social, dont Fassbinder a fait son plus grand inspirateur dès les années 1970. Mais quel remake!

Contemporaine à l’époque du tournage, la fable de «Tous les autres s’appellent Ali» débute dans un café fréquenté par des travailleurs immigrés. Provoqué par la patronne et prostituée des lieux, Ali (Ben Salem, par ailleurs amant de Fassbinder) drague Emmi Kurovski (extraordinaire Brigitte Mira), une veuve âgée de soixante ans qui travaille comme femme de ménage. Séduite, Emmi installe Ali chez elle, mais leur liaison ne tarde guère à faire scandale. Poussée à régulariser cette union «contre nature», Emmi épouse Ali, ce qui provoque la colère de ses enfants. Se font alors jour une myriade de petits intérêts qui contribuent à normaliser cette situation…

Poursuivant son génial tableau générationnel, Fassbinder nous livre là une nouvelle idylle amoureuse contrariée, par le racisme et la jalousie. Avec une sensibilité désarmante, il dissèque littéralement le choc des cultures à travers l’amour de Ali et Emmi. Un film-clé du réalisateur allemand!

Angst essen Seele auf
de Rainer Werner Fassbinder
Allemagne de l’Ouest, 1974, 1h33