Toni Erdmann

Cannes 2016, Prix de la Critique internationale |
de Maren Ade |
avec Sandra Hüller, Peter Simonischek, Michel Wittenborn, etc.

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      Oublié par le Jury du dernier Festival de Cannes, le troisième long-métrage de la réalisatrice Maren Ade aurait mérité la Palme d’or. A quarante ans, elle a en effet réussi un chef-d’œuvre de comédie, aussi loufoque que vital, dont les deux heures quarante passent comme un éclair de génie. Adepte de grosses blagues, Winfried (Peter Simonischek) croit sa fille Inès (Sandra Hüller) malheureuse. Celle-ci travaille à Bucarest comme consultante pour une entreprise allemande dont elle doit externaliser les procédures, histoire de faciliter les licenciements. Inquiet pour elle, Winfried s’invite dans la capitale roumaine, désireux de l’aider à retrouver sa joie de vivre.

      Absorbée par son travail et parfaitement dénuée d’humour, Inès a tôt fait d’éconduire cet hurluberlu aux manières imprévisibles. Tenace, Winfried réapparaît affublé d’une perruque invraisemblable. Devenu Toni Erdmann, business coach, il s’efforce de rétablir sous cette fausse identité un lien avec sa fille. Infirme de l’échange, celle-ci va pourtant se prêter au jeu, jusqu’à un final ahurissant, au ridicule des plus salvateurs. Forte de ses deux comédiens absolument géniaux, la cinéaste nous en dit beaucoup plus sur notre époque et ses passions tristes que bien des films soi-disant engagés… Tout l’art funambulesque du vivant!
      Allemagne, 2016, couleur, 2h42, programme n°206 et programme n°07