Titane

Cannes 2021, Palme d’or |

Autrice d’un cinéma transgressif et défricheur, Julia Ducournau avait déjà fortement marqué les esprits avec son premier long-métrage, «Grave». Présenté en compétition au NIFFF 2017, ce film d’horreur racontait les affres d’une étudiante vétérinaire végétarienne soudainement éprise de cannibalisme. Elle nous revient avec «Titane», une deuxième œuvre tout aussi impressionnante qui lui a valu la Palme d’or à Cannes. Après Jane Campion, primée (ex æquo!) en 1993 pour «La Leçon de piano», la jeune Française devient ainsi la deuxième réalisatrice de l’histoire du festival à recevoir cette prestigieuse récompense…

Victime durant son enfance d’un accident de la route causé par son père, Alexia (Agathe Rousselle) vit avec une prothèse en titane incrustée dans son crâne. Passionnée par les voitures, cette jeune femme à la beauté androgyne gagne sa vie en faisant virevolter sa plastique irréprochable sur les capots des bagnoles de luxe exposées dans des foires. Alors qu’elle est enceinte et pourchassée par la police pour meurtres, elle se réfugie auprès de Vincent (Vincent Lindon) qui reconnaît en lui Adrien, son fils disparu… Aspirant à «repousser les murs de la normativité qui nous enferment et nous séparent», Julia Ducournau questionne de façon passionnante notre rapport à la monstruosité et livre une œuvre aussi poignante que dérangeante sur l’acceptation de l’autre.

de Julia Ducournau
France, 2021, 1h48