This Must Be the Place

Cannes 2011, Prix du Jury Œcuménique |
de Paolo Sorrentino |
avec Sean Penn, Frances McDormand, David Byrne, etc.

Après «Il Divo», biopic sur l’inoxydable et machiavélique sénateur Giulio Andreotti, le réalisateur italien Paolo Sorrentino a franchi l’océan pour filmer les pérégrinations américaines de Cheyenne (Sean Penn), une ex-star de rock à l’allure gothique et à la voix fluette. Directement inspiré du chanteur du groupe «The Cure», toujours couvert de mascara et de rouge à lèvres, ce quinquagénaire angoissé traîne son caddie et sa sciatique avec une lenteur comique, arpentant les supermarchés tel un extraterrestre, avant de retrouver son improbable femme, hyperactive et pompière volontaire (Frances McDormand). Mais voilà que Cheyenne hérite d’une vengeance paternelle et parcourt les States pour retrouver un criminel nazi… Road movie tragicomique et anti-dépressif, «This Must Be the Place» est servi par un Sean Penn au sommet de son art et auréolé d’une musique new wave envoûtante signée David Byrne, sans oublier quelques morceaux mythiques dont «The Passenger» d’Iggy Pop. Jouant avec les apparences (toujours trompeuses) de personnages intrigants et l’imaginaire étasunien, le réalisateur démonte les idées reçues et les préjugés avec finesse. Entre rock et Holocauste, il ironise sur une société en crise et parvient à remettre un peu de «peace» et de «love» dans un vingt-et-unième siècle qui en a bien besoin. Une œuvre la fois comique et philosophique!
France/Italie/Irlande, 2011, couleur, 1h58, programme n°170