The Track of the Cat

A voir dimanche 19 juin à 1h40 sur France 3

Au fin fond des montagnes enneigées de Californie, les frères Curt et Art Bridges partent à la chasse de la panthère qui décime depuis peu les cheptels de la région. Ils laissent derrière eux, dans le ranch familial, une mère aigrie et bigote, un père alcoolique, leur jeune frère Harold, que Curt considère comme un lâche, sa fiancée et Grace, la femme de Art. Les relations au sein de la maisonnée sont pour le moins tendues, et la mort de Art n’arrangera en rien la situation. Cinéaste légendaire mais inconnu, William Wellman – surnommé Wild Bill pour son tempérament acariâtre et belliqueux – a réalisé près de quatre-vingts films, essentiellement des westerns et des films d’action. Cinéaste «pour hommes», sa touche est plutôt classique, bien qu’il soit capable d’ingéniosités thématiques et esthétiques (comme dans son fameux «Convoi de femmes», western principalement composé d’héroïnes féminines. Pari risqué en 1951!). Avec «The Track of the Cat», il livre un drame familial confiné et bouillonnant sur le sens des responsabilités et la dévotion, tout en mettant à jour les difficultés d’une existence à l’écart de la société. Si la droiture morale est érigée en principe, le film démontre qu’il n’est pas toujours possible – ni même recommandé – de s’y tenir… Avec Robert Mitchum dans le rôle de Curt et Teresa Wright dans celui de Grace, «The Track of the Cat» est aussi l’occasion pour Wellman de s’adonner à des essais stylistiques au résultat des plus convaincants: bien qu’en couleur, le film est tourné avec une palette de noir et blanc, ce qui fait d’autant plus ressortir les (rares) couleurs dans le décor enneigé. Le cinémascope, très en vogue dans les années cinquante, rehausse qui plus est le spectacle offert par ce western tragique d’une beauté saisissante.

de William A. Wellman
Etats-Unis, 1954, 1h40