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Après «Gambling, Gods and LSD» (2002), kaléidoscope fascinant de dépenses superbement improductives, le quatrième long-métrage de Peter Mettler médite sur la notion du temps. Volontairement, l’auteur de «Tectonic Plate» (1992) et de «Picture Light» (1994) ignore jusqu’où ses films vont le mener. Constituant la substance même de son cinéma, cette incertitude fait de chacun de ses essais une véritable aventure de la pensée dont le spectateur émerge ébloui et fasciné. Présenté cet été à Locarno, «The End of Time» décuple ainsi de façon extraordinaire la capacité du cinéma à exprimer le temps.
Débutant par un saut monumental en compagnie de l’astronaute Joe Kittinger, littéralement suspendu dans la stratosphère, Peter Mettler nous parachute dans les entrailles de l’accélérateur de particules du CERN. Partant, le cinéaste parvient à tirer l’essence du temps depuis le Big Bang en montrant la beauté ordonnée des cylindres ou circuits électriques. Par le biais d’un montage associatif envoûtant, «The End of Time» parcourt ensuite l’espace, la nature et le temps qu’il fait au gré d’images sublimes, avant de nous entraîner dans les quartiers désertés de la ville de Detroit dévastée par la crise, puis dans les contrées volcaniques de Hawaï, en passant par les origines de la musique et de l’expérience techno…
Pétri d’images et de sons inouïs, ce poème cinématographique témoigne alors de la vulnérabilité de nos cultures et de celle, très sélective, de notre mémoire. En résulte une expérience sensorielle, esthétique et philosophique unique!
Mongrel Media
