Cannes 2019, Film d’ouverture, Compétition officielle
de Jim Jarmusch
avec Bill Murray, Adam Driver, Selena Gomez, etc.
De «Permanent Vacation» (1980) à «Ghost Dog, la Voie du Samouraï» (1999), en passant par «Stranger than Paradise» (1984) et le sublime «Dead Man» (1995), Jarmusch a développé un style à nul autre pareil, mixte contemplatif entre sensibilité américaine et culture européenne. A l’évidence, l’auteur de «Paterson» (2016) tourne peu: treize longs-métrages de fiction en bientôt trente ans de carrière qui prouvent à quel point l’indépendance a un prix. Enfant laissé à lui-même, Jim Jarmusch a été nourri au cinéma d’exploitation, une influence que reflète chacun de ses films, en particulier «Only Lovers Left Alive» (2013), sublime romance de vampires.
Avec «The Dead Don’t Die», il s’amuse avec une autre figure incontournable du bestiaire cher au cinéma horrifique. Assaillie par une horde de zombies décérébrés, la petite bourgade de Centerville peut compter sur le «savoir-faire» d’un trio de flics portant binocles et d’une thanatopractrice au sabre affuté… Truffé d’archétypes qui rendent hommage à l’esthétique formulée par le père des zombies George A. Romero, «The Dead Don’t Die» assume complètement son parti pris parodique. Cerise sur le gâteau, c’est à l’aide d’un casting ahurissant, composé notamment de Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Steve Buscemi, Iggy Pop, Selena Gomez et Tom Waits, que le cinéaste nous escorte au cœur de cet univers déjanté.
Suède / Etats-Unis, 2019, couleur, 1h43, programme n°229