Teza

Prix spécial du Jury à Venise 2008, «Teza» de l’Ethiopien Hailé Guerima retrace le drame de l’Ethiopie depuis la chute de Sélassié à travers la trajectoire cahotante d’un personnage: Anberber a étudié la médecine en RDA avant de retourner en Ethiopie pour fuir à nouveau le régime totalitaire de Mengistu. Victime d’une agression raciste en Allemagne, il rentre dans son village natal, amputé d’une jambe… Après quatorze ans de travail, Guerima, cinéaste noir engagé, livre un film d’une densité extraordinaire, un chef-d’œuvre poétique et historique qui décrit les illusions perdues de plusieurs générations, un haro crié sur un pays meurtri. Construit en flash-backs à partir de la mémoire d’Anberber, «Teza», «la rosée» en amharique, résonne alors comme une promesse faite aux enfants éthiopiens qui se cachent, celle d’un monde nouveau capable de les laisser grandir sans en faire des soldats.

trigon-film

Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial