Tengri, le bleu du ciel

A voir samedi 18 août 2012 à 0h20 sur Arte

Pêcheur kazakh réfugié en France, Témür est arrêté à Calais et renvoyé au Kirghizistan. Dans cette région ravagée par les séquelles du soviétisme, Témür trouve un travail puis tombe amoureux d’Amira, l’épouse du fils de son employeur. Comme tous les autres, la jeune femme est subjuguée par les connaissances qu’il a acquises en Europe: la langue française, le voyage en métro… Afin de vivre cet amour impossible, ils n’ont pas d’autre choix que de fuir à travers la steppe pour atteindre les hauts sommes enneigés d’Asie centrale. Au nom d’Allah, de l’honneur et rongé par une jalousie amplifiée de misogynie, le mari cocu est bien décidé à les faire payer…

Garant d’exotisme haut en couleur, tant au niveau des paysages que de la culture qu’il dépeint, «Tengri, le bleu du ciel» laisse cependant un sentiment mitigé. Au-delà des paysages magnifiques et d’une plongée dans un mode de vie fascinant, le film se base sur un récit plutôt convenu et qui frise le kitsch, avec des séquences de fuite qui hésitent entre comédie musicale et course-poursuite… Magnifiquement filmé, le métrage s’enrobe par ailleurs d’une bande-son de circonstance, des chants de tête gutturaux – que d’aucuns qualifient de Brassens de tundra! – augmentant le sentiment de trop plein sensitif. Là où «Tulpan» ou «Mongol» nous faisaient découvrir avec force et sans mièvrerie un univers nouveau, «Tengri, le bleu du ciel» sent un peu la balade pour Occidentaux en mal d’exotisme.

de Marie-Jaoul de Poncheville
Kirghizstan / France / Allemagne, 2009, 1h36