IRAN |
Berlin 2015, Ours d’or |
de Jafar Panahi |
Condamné en 2010 à six ans de prison et à vingt ans d’interdiction de tourner, libéré sous caution en attendant d’être jeté en geôle, Jafar Panahi n’a pas désarmé. Après «Ceci n’est pas un film», tourné en catimini avec un téléphone portable, cet immense réalisateur («Le Ballon blanc», «Le Cercle», «Sang et Or»…) livre dans «Taxi Téhéran» une mise en abyme incisive de sa condition et de celle des Iraniens. A l’aide de deux caméras installées à l’avant d’un taxi, qu’il manipule lui-même au fur et à mesure, le chauffeur-réalisateur met en scène des personnages bigarrés pris en route. Donnant l’impression d’un film tourné et monté en direct, Panahi parvient à inscrire dans sa voiture un hors-champ vertigineux, qui démonte avec humour et de façon implacable le totalitarisme, la censure, la corruption et les préjugés imbéciles. Un chef-d’œuvre!
TAXI, Iran, 2015, couleur 1h22 ♦ Le Festival du Sud 2015, programme n°196