Tante Hilda!

    A voir à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds |

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    Botaniste excentrique et très vélocipédiste, Tante Hilda (à laquelle la pétulante Sabine Azéma prête son organe vocale) se met en quatre pour alerter le monde des dangers des plantes transgéniques. Hélas, il est peut-être trop tard, car une multinationale scélérate vient de lâcher dans la nature un organisme génétiquement modifié sous la forme d’une céréale miraculeusement résistante, au point de menacer le règne végétal tout entier! Promu par une CEO souffrant de toutes sortes d’allergies, aussi odieuse qu’adipeuse (joliment caricaturée par Josiane Balasko qui en «fait» la voix), ce spécimen redoutable d’artichaut bleu, vendu sous le nom prémonitoire d’«Attilem», ne tarde pas à faire des ravages…

    Après «La Prophétie des grenouilles» (2002), jolie variation sur le mythe de l’Arche de Noé, qu’il apparie aux méfaits du réchauffement climatique, et le sous-estimé «Mia et le Migou» (2008), une dénonciation à hauteur d’enfant des graves dommages de la déforestation, Jacques-Rémy Girerd affûte encore plus sa verve écologique avec «Tante Hilda!». S’appuyant sur un graphisme grotesque anguleux (dans la veine d’un Dubout) très peu usité dans le domaine du dessin animé (en général plutôt adepte de rondeurs rassurantes), qu’il aquarelle à la façon d’un Matisse, l’auteur du merveilleux «Enfant au grelot» (1998) ne craint pas de verser dans un manichéisme un brin militant, qu’il tempère néanmoins par une bonne dose de tendresse.

    de Jacques-Rémy Girerd
    France, 2014, 1h29