Syngué Sabour – Pierre de patience

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Décrivant de l’intérieur la situation des femmes musulmanes opprimées, la répression de leur amour et de leur corps, «Syngué Sabour – Pierre de Patience» est porté par l’interprétation extraordinaire de douceur de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani («A propos d’Elly» 2009), contrainte à l’exil depuis qu’elle a tourné dans «Mensonges d’Etat» (2008) de Ridley Scott…

A Kaboul, un homme gît sur un matelas au milieu d’une chambre bleu ciel, une balle plantée dans la colonne vertébrale. Sa femme égrène un chapelet et lui prodigue quelques soins. Dehors, on entend tonner les tanks et les kalachnikovs. Il faut vivre, trouver de l’eau ou des médicaments. Tandis que la guerre approche, la femme choisit de raconter ses secrets et ses souvenirs les plus intimes à son mari inerte, comme à une «pierre de patience» qui, selon la légende, absorbe tous les dires avant d’exploser.

Grâce à des flash-backs subtils et très prégnants parce que racontés au présent et tournés à Kaboul, ainsi qu’au sens de la métaphore d’Atiq Rahimi, le spectateur se retrouve accroché aux lèvres de l’héroïne, laquelle accomplit de façon exemplaire le geste libérateur des femmes abusées – un geste prophétique et d’une actualité troublante!

Syngue Sabour
de Atiq Rahimi
France / Allemagne / Afghanistan, 2012, 1h42

à voir à La Chaux-de-Fonds