Si le vent soulève les sables

| Djibouti |
Film d’ouverture
de Marion Hänsel


Plus de vingt ans après «Dust», adaptation remarquable d’un livre oppressant de l’écrivain sud-africain John Maxwell Coetzee, la cinéaste belge Marion Hänsel revient en Afrique, mue par un terrible sentiment d’urgence. «Si le vent soulève les sables» est aussi tiré d’un roman, «Chamelle» de Marc Durin-Valois, qui illustre une autre vérité dérangeante: à l’heure actuelle, l’eau manque à deux milliards de personnes dans le monde… Pris en tenaille entre la guerre menaçante et une saison sèche sans fin qui fait mourir le bétail, un village entier choisit l’exode. Se fiant à leur instinct, la majorité des habitants prennent le chemin du sud.

Seul à savoir lire et écrire, Rahne (Issaka Sawadogo) décide de partir vers l’est avec sa femme Mouna (Carole Karemera), ses trois enfants, quelques brebis et Chamelle, un dromadaire… Hänsel a trouvé à Djibouti le décor de lave de sable et d’épineux convenant à cette épopée des «déplacés» par trop banalisée par les médias. Avec une infinie pudeur, la réalisatrice a «immortalisé» dans sa fiction le mouvement presque perpétuel de ces gens sans larmes, mais qui ne cèdent pourtant jamais à la brutalité de la vie.
Belgique / France, 2006, couleur, 1h36, programme n°141