Brandon est un sex-addict. Du matin sous la douche au soir chez les prostituées, en passant par les pauses dans les WC et sur son PC, il multiplie les masturbations et consomme des saillies fougueuses avec des inconnues… Porté par un Michael Fassbender et une Carey Mulligan formidables de perdition, «Shame» constitue l’un des plus beaux films sur la solitude urbaine jamais réalisés.
Après une première partie au vide suffocant, Brandon se voit offrir la possibilité d’une rédemption, avec l’irruption de sa petite sœur suicidaire et dépressive, qui vient installer son blues dans son appartement. Profitant de l’occasion pour débarrasser son chez-soi de toutes les traces de sa dépendance, Brandon tente alors de reprendre une vie normale, une tentative vouée à l’échec, qui ne fera que renforcer le dégoût qu’il éprouve pour sa personne.
Star de l’art contemporain, le cinéaste Steve McQueen a abordé le cinéma en 2008 avec «Hunger» (Caméra d’or au Festival de Cannes de la même année) qui relate avec un réalisme quasiment insupportable la grève de la faim menée par l’activiste irlandais Bobby Sands (déjà interprété par Michael Fassbender), jusqu’à ce que mort s’ensuive. Dans «Shame» («honte»), son second long-métrage, il persiste à filmer un personnage emberlificoté dans une phase d’expiation certes un brin trop volontariste, mais qui apparaît comme le plus cinglant des démentis. Débandant, mais passionnant!
En ce qui concerne les bonus, rien de très excitant!
MK2