Shadow Dancer

Berlin 2012, hors-compétition | Sundance 2012, Premières
de James Marsh
avec Andrea Riseborough, Clive Owen, Gillian Anderson, Aidan Gillen, etc.

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Connu pour ses documentaires, comme «Le Funambule» (2008) qui retraçait la traversée d’un équilibriste entre les deux tours du World Trade Center, le réalisateur britannique James Marsh est aussi auteur de films noirs, à l’exemple «The Red Riding Trilogy – 1980» (2009), deuxième volet d’un triptyque policier digne de Sydney Lumet. Manifestant un souci insatiable du réel, le cinéaste nous propose un long-métrage d’espionnage situé au cœur du conflit nord-irlandais sous l’ère Thatcher. Adapté d’un roman de Tom Bradby, correspondant de guerre dans les années 1990, «Shadow Dancer» montre la relation ambiguë entre un agent secret et une jeune femme contrainte d’espionner les siens. Prenant pour point de départ une tentative d’attentat à la bombe, le film suit Colette, une jeune veuve vivant à Belfast avec sa mère et ses frères, fervents activistes de l’IRA. Coincée par Mac, un agent des services secrets britanniques, elle se retrouve devant un terrible dilemme: passer 25 ans en prison et ne plus voir son fils, ou espionner sa famille pour le compte de Mac… Abordant le terrorisme de l’intérieur, James Marsh transcende l’Histoire pour se concentrer sur la situation inextricable de Colette, réduite au silence et condamnée à s’interdire tout sentiment. Par le biais de décors qui dépassent les clichés du thriller et les briques rouges éculées, le cinéaste place le spectateur dans une position intrigante. Porté par Andrea Riseborough, qui irradie l’écran de sa présence mystérieuse, ce nouveau retour sur l’IRA apparie au film de genre la dimension politique du «Vent se lève» (2006) de Ken Loach et la ferveur de «Hunger» (2008) de Steve McQueen. Exceptionnel.
Irlande / Grande-Bretagne / France, 2012, couleur, 1h41, programme n°180