Compétition, Venise 2000 |
de Xavier Beauvois |
avec Benoît Magimel, Antoine Chappey, Nathalie Baye, etc.
Troisième long-métrage de son jeune auteur (il avait alors trente-trois ans), «Selon Matthieu» (2000) s’est attiré les foudres injustes d’une certaine critique (toutes tendances politiques confondues, soulignons-le). Au jour d’aujourd’hui, il ne fait pas bon filmer avec une telle empathie la communauté prolétaire dont tout le monde n’a plus trop le souci! Deux frères, Matthieu (Benoît Magimel) et Eric (Antoine Chappey) travaillent dans la même usine que leur père Francis (Fred Ulysse). Ce dernier est licencié pour avoir fumé une cigarette sur son lieu de travail. Révolté par ce qu’il considère comme une injustice, Matthieu tente de mobiliser les ouvriers pour faire annuler ce licenciement. Las, même son frère se sent impuissant… Peu après, son père trouve la mort dans un accident de voiture. Persuadé qu’il s’agit d’un suicide, Matthieu cherche à se venger en séduisant Claire (Nathalie Baye), la femme du patron de l’usine. Mais baiser au sens propre et figuré le patronat n’est plus à l’ordre du jour. Matthieu prêche son évangile prolétarienne dans le désert. La conscience de classe fuit de partout… Cette œuvre d’une terrible âpreté dit l’essentiel sur notre époque post-utopique: désormais plus personne n’ira jusqu’au bout!
France, 2000, couleur, 1h40, programme n°120
