Saraband

de Ingmar Bergman
avec Liv Ullmann, Erland Josephson, Börje Ahstedt, Julia Dufvenius, etc.


Le «vieux» Bergman renoue avec le cinéma et émeut au plus profond. Au temps de la Renaissance, la sarabande constituait une danse lente, presque charnelle, au cours de laquelle se faisaient et se défaisaient les couples des danseurs… À passés quatre-vingt-cinq ans, le réalisateur de «Cris et chuchotements» renoue avec le couple de musiciens de «Scènes de la vie conjugale» (1973), un téléfilm en six épisodes qu’il avait réduit pour son exploitation en salle à un très long-métrage. Pour mémoire, Marianne (Liv Ullmann) et Johan (Erland Josephson) finissaient par divorcer après s’être fait beaucoup de mal!

Trois décennies plus tard, Marianne sent le besoin de revoir Johan qui passe sa retraite dans une propriété perdue au cœur de la forêt de Dalécarlie. Elle retrouve un homme devenu riche et atteint de misanthropie aiguë, dont tout laisse croire qu’il est un alter ego du cinéaste. Alors qu’elle croyait ranimer un passé commun, Marianne découvre un roman familial insoupçonné en faisant la connaissance du fils de Johan, Henrik (Börje Ahstedt), né d’un premier mariage… Rythmé par une suite de Bach, dont les arpèges descendants traduisent à la perfection le déclin de ses deux protagonistes, «Saraband» constitue surtout une variation éblouissante sur la tragédie paisible de la vieillesse. Un ultime chef-d’œuvre?
SARABAND, 2003, Suède, couleur, 1h47, programme n°140