Sans soleil

de Chris Marker |

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Conçu en 1983, l’inoubliable Sans Soleil conserve le caractère épistolaire de Lettre de Sibérie: une jeune femme inconnue (Florence Delay) lit les lettres qu’elle reçoit d’un ami caméraman «free-lance» qui parcourt le monde en décrivant plus particulièrement ces «deux pôles extrêmes de survie» que constituent la Guinée–Bissau; le caméraman en question, le Hongrois Sandor Krasna, s’interrogeant sur le sens de la «représentation du monde» dont il est perpétuellement l’instrument. De manière prémonitoire, Marker confronte deux régimes d’images, celles du passé (le cinéma) et les autres à venir, sans soleil car elles n’ont pas besoin de la lumière pour naître — étant conçues dans l’obscurité intelligente de l’ordinateur. Avec l’humour et l’émotion qu’on lui connaît, Marker s’efforce de ménager un passage qui ne nous laisserait pas sur la touche.
France, 1982, couleur / noir et blanc, 1h44; programme n°41