«Salut l’étranger!»: Cinéma de l’intégration

    Caméra-stylo, programme n°26 |

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      A lire le Petit Robert, le terme intégration décrit l’opération par laquelle un individu ou un groupe s’incorpore à une collectivité, à un milieu. A la lumière de cette définition, il apparaît que le cinéma est concerné à double titre: il constitue lui-même un moyen d’intégration — c’est là peut-être la raison secrète de son succès fulgurant; partant, l’intégration est sans nul doute l’un de ses thèmes de prédilection.
      Le thème de l’intégration possède un statut universel; il est traité jusque dans le moindre recoin de la planète cinéma, ainsi qu’en témoigne (modestement) notre sélection. L’on observera toutefois que, sur les six films présentés, trois ont été réalisés aux Etats-Unis. Cette prédominance s’explique par le fait que les Etats-Unis sont confrontés, plus que toute autre nation, à l’obligation de l’intégration.
      Faire coexister une myriade de communautés disparates à l’intérieur d’un seul et unique système (démocratique) représente depuis toujours le grand dessein américain. De toute évidence, Hollywood s’est bâtie en regard de ce grand dessein; autrement dit, sur son sol, le cinéma américain a constitué et constitue plus que jamais un outil essentiel d’intégration.
      Ainsi que vous le constaterez, le «cinéma de l’intégration» présenté par Passion Cinéma se situe à mille lieux d’une petite sociologie en images. Du Suisse d’origine irakienne Samir, au Mexicain Paul Leduc, en passant par le Juif américain Paul Mazursky, le thème de l’intégration est traité sur le mode de la fiction ou du documentaire, en termes esthétiques, satiriques, tragiques ou musicaux d’une richesse infinie.