de Sergueï Bodrov |
avec Volodia Kozyrev, Alexandre Bureev, etc.
Inspiré par des événements réels que Sergueï Bodrov avait découverts lorsqu’il était journaliste, interprété essentiellement par de vrais délinquants, «S.E.R.» suit de bout en bout le petit Sacha Grigoriev, 13 ans, fils d’un criminel enfermé quelque part à l’autre bout du pays. Orphelin de père et de mère, Sacha est le petit délinquant typique dont tout le monde dit qu’il ne sortira jamais de la maison de correction… Et pourtant cet enfant est d’une rare intelligence; il lit, il réfléchit, et s’il vole, c’est dans un seul but, obsessionnel: retrouver ce père qu’il n’a jamais connu. S’il s’évade, c’est pour faire en fraude les quelques 7’000 kilomètres qui le sépare de son père. Las, une fois qu’ils se seront vus, le père et le fils repartiront, dos-à-dos, chacun dans son cachot. C’est là, dans cette sensation d’impossibilité du changement, que le film de Sergueï Bodrov trouve sa force et son sens. «S.E.R.», les trois lettres tatouées sur le corps des prisonniers, signifie la liberté, c’est le paradis : une liberté qui semble ne pouvoir exister qu’après la mort.
S.E.R. – SVOBODA ETO RAI, Russie, 1989, couleur, 1h16; programme n°16