Requiem

de Alain Tanner |
avec Francis Frappat, André Marcon, etc.

Alain Tanner, «qui aura 71 ans en l’an 2000», témoigne d’une vitalité créatrice formidable. Personnifiant le cinéma suisse dans ce qu’il a de plus exigeant, de plus libre, il nous livre à intervalles réguliers des films qui ne laissent jamais indifférents. Abandonnant Genève et son «Fourbi» (1996), l’auteur de «La Salamandre» (1971) revient «Dans la ville blanche» (1983) qui nous avait tant enchantés; consacrant à Lisbonne la mystérieuse un nouveau film de fiction. Par un torride dimanche d’été, Paul, le narrateur, a rendez-vous à midi avec un invité qui est en fait le fantôme du grand poète portugais Fernando Pessoa (1888-1935). Il s’ensuit toute une série de rencontres entre gens du présent de Lisbonne et fantômes d’un passé resurgi, selon un curieux mélange où les morts et les vivants se croisent — comme si le temps était sorti de ses gonds! Adapté d’une nouvelle de l’écrivain italien Antonio Tabucchi, le scénario de «Requiem» est le fruit des talents conjugués de Tabucchi lui-même, Tanner et du romancier jurassien Bernard Comment.
Suisse, 1998, couleur, 1h40; programme n°64