de Akira Kurosawa |
avec Toshiro Mifune, Masayuki Mori, Machiko Kyo, Takashi Shimura, etc.
Dans l’histoire de la découverte du septième art japonais, «Rashômon» a joué un rôle considérable: montré en 1951 au Festival de Venise à l’insu de l’auteur et contre l’avis des producteurs, il remporte le Lion d’Or et révèle au monde entier l’existence d’un cinéma d’une originalité insoupçonnée. Onzième long métrage de Kurosawa (qui a alors 40 ans), «Rashômon» constitue l’adaptation condensée de deux nouvelles d’un écrivain japonais du début du 20ème siècle, Akutagawa, qui s’est suicidé à l’âge de vingt-sept ans. A Kyoto, capitale du Japon il y a 1200 ans, par une pluie incessante, témoins et protagonistes d’une affaire de meurtre livrent leurs versions contradictoires; en trois flashbacks d’un dynamisme extraordinaire (le film compte 420 plans, soit deux fois plus que dans un film ordinaire), Kurosawa matérialise trois versions parfaitement crédibles de l’affaire… Trente-quatre ans plus tard, la leçon porte toujours: le cinéma ne doit pas décider pour le spectateur; c’est à ce dernier qu’il revient de faire un choix.
Japon, 1950, 1h28, noir & blanc; programme n°25