Raging Bull

de Martin Scorsese |
avec Robert De Niro, Cathy Moriarty, Joe Pesci, Frank Vincent, Louis Raftis, Johnny Barnes, etc.

«Qu’y a-t-il de plus élémentaire que de gagner sa vie en frappant une autre personne jusqu’à ce que l’un des deux tombe ou s’arrête?» Pour Scorsese, la boxe constitue un spectacle limite où l’homme révèle ses forces les plus primitives. En racontant dans Raging Bull (1980) l’histoire à peine romancée de Jake La Motta (Robert de Niro dans le rôle de sa vie), l’auteur de La dernière tentation du Christ a sans doute réalisé le chef-d’œuvre du genre. Racontant sur vingt ans (jusqu’en 1964), la grandeur et la décadence du vainqueur de Marcel Cerdan, Scorsese réussit le tour de force qui consiste à montrer que la violence qui habite les corps des boxeurs est inversément proportionnelle à leur inaptitude à communiquer. Avec Raging Bull, ce cinéaste essentiel, qui se destinait soit à la mafia, soit à la prêtrise, a complètement renouvelé le genre du film de boxe en jouant avec maestria et en même temps sur le réalisme (jamais personne n’a filmé l’espace du ring en donnant un tel sentiment de proximité) et le symbolisme (La Motta est une figure exemplaire de l’humanité).
Etats-Unis, 1980, couleur et noir et blanc, 2h09; programme n°67