Qu’elle était verte ma vallée

Oscar du meilleur film 1941 |
de John Ford |
avec Walter Pidgeon, Maureen O’Hara, Donald Crisp, etc.


Longtemps décrié par une certaine critique progressiste inapte à saisir la fêlure qui préside à toute son œuvre, John Ford (1894-1973) apparaît aujourd’hui à juste titre comme l’un des grands metteurs en scène de l’âge classique du cinéma (sinon le plus grand). La plupart de ses films ne traitent que d’un seul et même thème, soit l’évocation bouleversante de certaines valeurs supposées éternelles qui ont été à même de forger une société, mais dont la corruption par le Temps est inéluctable. Tout Ford réside dans cette tension entre le passé immémorial, rituel, qui perdure en chacun de nous et un présent gonflé de menaces et de questions qui, venant de l’extérieur, finira par tout emporter sur son passage… Tourné en 1941, «Qu’elle était verte ma vallée» fait un sort tel au leurre de l’unité du monde, qu’il échappe à tout critère idéologique. Au moment de quitter pour toujours sa maison natale située dans le bassin minier du Pays du Galles, Huw Morgan se souvient du temps où son père et ses cinq frères travaillaient à la mine… «Le chef-d’œuvre de l’un de ces poètes qui ne parlent jamais de poésie» (François Truffaut).
HOW GREEN WAS MY VALLEY, USA, 1941, noir et blanc, 1h58, programme n°120