Quai d’Orsay

A voir en DVD!

Le vingt-troisième long-métrage du cinéaste français Bertrand Tavernier s’inspire d’une bande dessinée publiée en 2010 par Christophe Blain et Abel Lanzac, nom d’artiste du diplomate Antonin Baudry. Très bien documentés, les deux compères s’y livraient à une chronique très grinçante couvrant les deux années de règne (2002 à 2004) de Dominique de Villepin au Ministère des Affaires Etrangères sis au numéro 37 du Quai d’Orsay!

De l’ouvrage d’origine, le réalisateur de «Que la fête commence» (1975) a conservé la structure en chapitres dont chacun est introduit par une sentence du philosophe grec antique Héraclite, lequel considérait les pensées des hommes comme des «jeux d’enfants». Mis au parfum, le spectateur est invité à adopter le point de vue d’Arthur Vlaminck (Raphaël Personnaz), frais émoulu de la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration. Engagé pour rédiger les discours du Ministre Alexandre Taillard de Worms, alias Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin (joué par Thierry Lhermitte), le blanc-bec se frotte aux ors trompeurs d’un cabinet où se multiplient les coups tordus entre les soi-disant conseillers…

Tourné sur les lieux mêmes, «Quai d’Orsay» constitue une diatribe souvent très drôle qui brocarde non sans férocité les brillants cerveaux en charge de la marche du monde. Etrangement déconnectés du réel, dévorés par l’ambition, tenant souvent des propos d’une vacuité abyssale, ils ne rassurent guère sur leur capacité à faire vraiment œuvre de diplomatie. Dans le genre, «L’exercice du pouvoir» (2011) de Pierre Schœller (avec Olivier Gourmet) était autrement convaincant, il n’empêche, le festival de vacheries fines orchestré par Tavernier est assez jubilatoire!

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Pathé