Petite Fille

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Lauréat du César du meilleur film documentaire en 2013 pour «Les Invisibles», consacré à des femmes et des hommes gays d’âge mûr, puis pour le court «Bambi», portrait d’une artiste de cabaret transsexuelle, Sébastien Lifshitz poursuit une filmographie passionnante sur les questions de genre. Après «Les Vies de Thérèse» (2016) avec la militante féministe LGBT Thérèse Clerc, le cinéaste français a signé l’an dernier deux documentaires miraculeux: «Adolescentes», qui suit deux ados durant cinq ans, et «Petite Fille», un film atteignant des sommets de douceur et d’émotions.

A 7 ans, Sasha choisit avec soin ses tee-shirts à paillettes et autres mocassins dorés. Comme l’explique la pédopsychiatre spécialiste de la transidentité à sa mère Karine au cours d’une scène bouleversante, Sasha est née fille dans un corps de garçon. Il n’y a aucune explication à cette «dysphorie de genre», sinon qu’elle traduit un profond sentiment d’inadéquation avec le sexe assigné. «Petite Fille» le révèle à l’écran, en alternant les moments de jeux entre frères et sœurs, le quotidien du foyer, les déclarations des proches face caméra et, surtout, les silences de Sasha, les yeux pétillants ou gorgés de larmes… En résulte un documentaire à la fois doux et fort, tant il restitue à merveille l’humanité d’une enfant et la transphobie ordinaire à l’œuvre dans notre société.

de Sébastien Lifshitz
France, 2020, 1h25