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Angélique, la soixantaine assumée, est une reine de la nuit. Entraîneuse dans un cabaret de Moselle, elle passe des nuits blanches en compagnie de ses amies strip-teaseuses. Elle a eu quatre enfants, qu’elle a choisi de ne pas élever elle-même. Un jour, Michel, son client régulier, lui propose de l’épouser…
A l’origine de ce film, il y a un formidable trio de cinéastes. Issus de la Fémis à Paris ou de l’Ensatt à Lyon, ils ont tourné plusieurs courts-métrages remarquables sur le même mode, c’est-à-dire avec des acteurs non-professionnels qui jouent les rôles de leurs vies en Lorraine. «Party Girl», leur premier long-métrage, en constitue la quintessence. Caméra d’or à Cannes, le film est interprété par la véritable Angélique, sa famille et son fils – Samuel Theis, l’un des co-auteurs.
Sous les néons des discos et des vitrines roses, qui confèrent au film une esthétique nocturne fiévreuse et colorée dont la vitalité n’est pas sans rappeler le grand Cassavetes, le trio de réalisateurs décrit le rapport à la famille et aux hommes d’Angélique, à l’occasion des retrouvailles avec ses enfants, lesquels se sont construits dans l’ombre de leur mère marginale. En parfait équilibre entre fiction et documentaire, les cinéastes font de leurs non-acteurs des personnages attachants, sans jamais les trahir ni les considérer avec complaisance, et en mariant à merveille la rigueur narrative à l’improvisation du jeu. Tapissé par la musique glauque et nerveuse de Chinawoman, le film brosse tout en pudeur le portrait d’une femme excentrique. Evoluant dans le milieu de la prostitution et dans une réalité sociale sinistrée à la frontière franco-allemande, la très rock’n’roll Angélique doit choisir entre la normalité d’une mère au foyer et la liberté d’un papillon de nuit.
Pyramid
