Oslo, 31 août

Cannes 2011, Un Certain Regard |
de Joachim Trier |
avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Kjærsti Odden Skjeldal, etc.


Après «Nouvelle donne» en 2008, où il montrait de manière très subtile la désillusion d’un adolescent rêvant de devenir écrivain, le cinéaste danois et norvégien Joachim Trier retrouve le jeune acteur Anders Danielsen Lie pour un second long-métrage prenant la forme d’une suite avec un personnage semblable, mais qui aurait (mal) grandi… Au dernier jour de l’été, Anders se rend à Oslo pour un entretien d’embauche. Arrivé au terme d’une cure de désintoxication qu’il a subie dans une clinique sise en pleine campagne, l’ancien étudiant en littérature en profite pour revoir en ville quelques amis d’antan, ainsi que sa sœur. Au fil des heures, ce trentenaire, écrivain raté et prématurément vieilli, va se rendre compte que le monde a continué sans lui, qu’il n’y a rien à en attendre et qu’il vaut mieux peut-être disparaître… Librement inspiré du roman «Le Feu follet» de Pierre Drieu La Rochelle (paru en 1931 et déjà adapté par Louis Malle en 1961), ce film, à la beauté souvent déchirante, prend la forme d’une ballade douce et cruelle. Porté par son acteur sidérant de justesse, «Oslo, 31 août» reflète peu à peu tous nos rêves de jeunesse envolés, tirant des errances de son protagoniste désenchanté un suspense presque douloureux, tant le spectateur sent bien que sa vie ne tient qu’à un fil… Mêlant des souvenirs qui ont le grain du Super-8 à une vision du présent partant inéluctablement en quenouille, Trier touche au summum de la perdition. A voir absolument!
OSLO, 31. AUGUST – Norvège, 2011, couleur, 1h36, programme n°175