Oppenheimer

Après «Tenet», film palindrome où il parvenait à repousser les limites de la narration cinématographique en faisant reculer et avancer le récit dans un même plan, Christopher Nolan fait à nouveau sortir le temps de ses gonds avec «Oppenheimer», biopic consacré au père de la bombe atomique. Tourné en pellicule et volontairement dénué de tout effet spécial conçu par ordinateur, son douzième long-métrage joue de façon virtuose avec trois régimes temporels différents, mais aussi le noir et blanc et la couleur… Avec la précision démente qui le caractérise, le cinéaste britannique s’empare corps et âme de Robert Oppenheimer auquel l’acteur irlandais Cillian Murphy («Peaky Blinders») s’identifie de façon hallucinante: en 1939, la fission nucléaire n’est plus une fiction. Partant, moult pays du monde se lancent dans la course à la conception de la première bombe atomique, nazis compris. Pressentant la catastrophe, Albert Einstein (Tom Conti) cosigne une lettre devenue célèbre, enjoignant Roosevelt de contrer ce péril – ce qui donne matière à l’une des plus belles scènes du film. Et comme à son habitude, Christopher Nolan fait de cette épopée tragique un spectacle total, essaimant des plans encore jamais vus, dont celui, prodigieux, de l’œil de son protagoniste, littéralement atomisé!

de Christopher Nolan
Etats-Unis, 2023, 3h

OPPENHEIMER

Savognin

Open-Air Kino, 21:15, 12 ans

Wohlen

Open-Air Kino, 21:30