Nostalghia

de Andreï Tarkovski |
avec Oleg Iankovski, Domiziana Giordano, Erland Josephson, Patrizia Terreno, etc.

    nostalghia_WEB

    Durant le générique de début apparaît une image de la terre natale (russe): un chien, un cheval, puis des femmes qui descendent le terrain en pente vers le fleuve et les arbres estompés par la brume… L’image se fige peu à peu, s’évanouit. Cette image, le poète Andreï Gortchakov la porte, l’use en lui, se fait user par elle; malade du coeur, «organe de la connaissance subtile», il séjourne à Rome, parce qu’il veut écrire un livre sur un compositeur russe qui vécut en Italie et ne retourna dans son pays que pour y mourir. Exilé en Italie, Tarkovski se livre dans Nostalghia (un mot russe qui signifie à la fois l’attachement pour la terre natale et la mélancolie pour cette terre lointaine) à une auto-analyse impitoyable: son nouvel alter ego, à bout de vie, tente de percevoir un absolu en qui s’abandonner; quittant Rome avec Eugenia, son interprète, Andreï va s’imprégner de la vision de La Madonna del Parto, une peinture de Piero Della Francesca (que celui-ci peignit en mémoire de sa mère), puis rencontre Domenico, un fou qui demande aux passants «d’étirer leur âme dans tous les sens comme un drap» . Echouant dans sa volonté de percevoir autre chose que ce qui est, Andreï meurt. Tarkovski nous le fait alors découvrir couché dans les ruines d’une église italienne située… dans le paysage de la terre natale.

    Italie, 1983, couleur, 2h10; programme n°30