A voir lundi 30 juillet 2012 à 1.25 sur Arte
Le Français Henri-François Imbert est sans nul doute l’un des documentaristes parmi les plus passionnants du moment. Depuis «Sur la plage de Belfast» (1996) où il tente de retrouver les protagonistes inconnus d’un film de vacances tourné en Super 8 pour le leur rendre, ce cinéaste par trop méconnu mène des enquêtes très serrées sur la mémoire des images.
Tourné en 2003, «No pasarán, album souvenir» part de six cartes postales retrouvées dans un album de photos. En confrontant les images et les quelques mots qui sont inscrits au dos, Imbert remet en mémoire la «Retirada», cette marche qui vit des centaines de milliers de républicains espagnols tenter de gagner la France voisine, après la chute de Barcelone en 1939…
Alors qu’ils croyaient atteindre un pays libre, les voilà séparés de leurs femmes et enfants, pour être placés dans des camps par les autorités françaises. Dans les années quarante, certains internés furent déportés en Allemagne nazie! Grâce à la démarche patiente et éthique du réalisateur, tout un monde disparu refait surface, dont quelques rares témoins sont encore en vie. Advient alors le sentiment à vif du «plus jamais ça», mais dont on mesure toute l’inanité en regard de ce qui se passe aujourd’hui avec d’autres réfugiés… A découvrir d’urgence!
de Henri-Claude Imbert
France, 2003, 1h10