de Jim Jarmusch |
avec Winona Ryder, Gena Rowlands, Giancarlo Esposito, Rosie Perez, Armin Mueller-Stahl, Béatrice Dalle, Roberto Begnini, etc.
Tourné durant l’hiver 1990/1991, «Night on Earth» («Une nuit sur terre») reprend la structure éclatée de «Mystery Train» en développant cinq sketches qui, cette fois, s’avèrent complètement indépendants les uns des autres. Véritables «micro-comédies», ces cinq histoires ont pour caractéristique de se dérouler de façon simultanée en des lieux régis à chaque fois par des fuseaux horaires différents. Chaque épisode part du même canevas — la «rencontre» entre un (ou une) chauffeur de taxi et son (ou sa) client(e) — mais opère une variation sur le mode de la comédie. Caméléon lucide et virtuose, Jarmusch met en scène chaque sketch comme un hommage rendu aux cinéastes qu’il admire et dont il emprunte les acteurs fétiches: l’on démarre ainsi à Los Angeles au crépuscule avec Gena Rowlands (actrice fétiche de Cassavetes), pour poursuivre de nuit à New York avec Giancarlo Esposito (acteur préféré de Spike Lee), à Paris, avec une Béatrice Dalle filmée comme au temps du réalisme poétique de Carné, à Rome, avec le volubile Roberto Begnini (qui se suffit à lui-même tout en évoquant Fellini), et l’on finit à l’aube, à Helsinki, en compagnie de Matti Pellonpää, comédien et compagnon de beuverie d’Aki Kaurismaki, dans ce qui constitue sans doute le sketch le plus drôle du film.
Etats-Unis, 1991, couleur, 1h25; programme n°39