Mur

France / Israël |
Cannes 04, Quinzaine des réalisateurs |
Marseille 04, Grand prix du film documentaire |
de Simone Bitton |


A l’heure actuelle, les cinéastes documentaires israéliens relèvent de l’ordre de l’indispensable, même s’ils ne sont pas prophètes en leur pays. Les Eyal Sivan, David Benchetrit et autres Avi Mograbi persistent en effet à braquer leurs caméras sur la question palestinienne, suscitant des réactions parfois violentes chez leurs compatriotes – Benchetrit été victime d’une terrible agression en avril 2004! Avec «Mur», la réalisatrice Simone Bitton, qui revendique depuis longtemps sa double appartenance (elle se dit à la fois juive et arabe), a rejoint ces hérauts de la pacification par l’image. Comme la cinéaste le dit elle-même, «C’est un film politique, car tout est politique, mais il ne parle pas de politique, il parle de moi, il parle de nous». Dès la première scène, sa caméra obstinée nous colle au «mur de la honte» que l’Etat d’Israël est en train d’édifier en Cisjordanie, avec le concours contraint d’ouvriers palestiniens (il faut bien vivre). Troué d’éclats poétiques désespérés, ce documentaire d’une sincérité absolue se métamorphose peu à peu en une profonde méditation sur l’enfermement et la séparation.
2004, couleur, 1h40, programme n°127