Dans la lignée de «Memories of Murder» et après l’excellent film de monstres «The Host», le cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho livre une nouvelle œuvre totalement imprévisible… Une lycéenne est retrouvée le crâne défoncé. Un jeune homme simple d’esprit est désigné comme le coupable idéal. Emmenée par son amour maternel, voire sa solitude sexuelle, sa mère est prête à tout pour le sauver! A travers la névrose de cette maman à la fois protectrice et prédatrice, Joon-ho livre une véritable chronique sociale. Multipliant les pistes de façon surprenante, alternant le mélo, le polar et la comédie, le réalisateur peint avec dérision et cynisme le portrait d’un monde tendre avec les puissants et impitoyable avec les marginaux. Ecorchant ainsi la société coréenne, ses avocats et ses flics paresseux, ses pauvres ignorants, «Mother» se fait la métaphore d’une communauté de coupables. Un chef d’œuvre!
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Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial
