Monsieur Vincent

A voir mardi 19 février 2013 à 1h45 sur France 2 |

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Cinéaste aujourd’hui oublié, Maurice Cloche (1907-1990) a alterné sans fausse honte films édifiants («Docteur Laennec», «Moineaux de Paris»), polissonneries («La Cage aux filles», «Nuits andalouses», «Prison de femmes» ou encore «Touchez pas aux blondes») et mélos tire-larmes («Le Petit Chose», «La Porteuse de pain»).

Tourné en 1947 «Monsieur Vincent» est sans doute le meilleur film de son abondante filmographie (une quarantaine de titres). Scénarisée et dialoguée par Jean Anouilh, cette biographie de Saint Vincent de Paul débute en 1617 à Châtillon-sur-Chalaronne, village des Dombes ravagé par la peste. Curé frais émoulu de cette paroisse élue par le malheur, un certain Monsieur Vincent va se dépenser sans compter pour apporter un peu de réconfort aux malades…

Avec une tempérance quasi laïque, le cinéaste décrit la pauvreté sans ambages, dans des scènes qui ont frappé le public par leur réalisme cru, lequel culmine dans cette séquence où des pestiférés se disputent le lit d’un agonisant. Le film doit beaucoup à l’interprétation de Pierre Fresnay qui compose un «saint homme» de tous les jours avec une sobriété impressionnante (histoire peut-être de se faire pardonner son opportunisme sous l’Occupation). A noter que Michel Bouquet y fait aussi ses grands débuts cinématographiques, dans le rôle d’un jeune tuberculeux.

de Maurice Cloche
France, 1947, 1h50