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Adapté de deux romans de l’écrivain et journaliste israélien arabe Sayed Kashua, («Les arabes dansent aussi» et «La deuxième personne»), «Mon fils» raconte l’enfance et l’adolescence d’Iyad, issu d’une famille arabe, durant la guerre du Liban puis la deuxième guerre du Golfe. Surdoué, Iyad est admis dans un lycée prestigieux de Jérusalem, où il tombe amoureux de Naomi, une étudiante juive, et se lie d’amitié avec un jeune homme paralytique fan de Joy Division. Malgré sa réussite scolaire et une intégration relative, Iyad comprend que son avenir est compromis par ses origines…
Partant, le réalisateur israélien Eran Riklis fait d’abord le portrait gentiment ironique, à hauteur d’enfant, de quelques personnages symboliques, à l’image de l’épicier généreux ou du directeur d’école autoritaire, tandis que les missiles de Tsahal fusent sur Beyrouth et que les enfants jouent à Sharon et Arafat. Glissant vers le récit initiatique et la romance à mesure qu’Iyad grandit, le cinéaste abandonne toutefois son ironie pour dénoncer la ségrégation de façon très (trop) didactique, et avec un certain pathos. Mais Riklis de se rattraper avec un final aussi amoral qu’imprévu, qui fait la nique au déterminisme social.
Dancing Arabs
de Eran Riklis
Israël, 2014, 1h44