Mère et fils

de Alexandre Sokourov |
avec Gudrun Geyer, Alexei Ananishnov.


Fils d’officier, né en 1951 en Sibérie, Alexandre Sokourov est sans doute, avec l’Iranien Abbas Kiarostami, l’un des plus grands créateurs de formes cinématographiques du moment. Maladroitement comparé à Tarkovski, pour sa pseudo-dimension spirituelle, Sokourov, qui tourne depuis 1979, diffère complètement de son aîné sur le plan de la mise en scène. Travaillant sur des scénarios minimalistes, volontairement hermétiques, l’auteur de «La pierre» (1992) élabore film après films un univers perceptif complètement inouï, littéralement «jamais vu» — images déformées, perspectives faussées, tout un monde à l’échelle constamment relative! Dernier film de fiction en date de ce «voyant» récemment invité à présenter ses documentaires au Festival de Nyon, Mère et fils (1998) montre «un fils portant sa mère comme la mère avait porté son fils». Souvent réactionnaire dans ses propos (jusqu’à la stupidité concernant Andy Warhol), Sokourov crée de façon paradoxale un «art de pure avant-garde» qu’il faut vraiment découvrir de toute urgence!
MAT’I SYN, Russie, 1997, couleur, 1h10; programme n°68

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